
Guy Marius Sagna ne lâche pas le ministre de la santé : « Il n’a pas répondu à cette question »

Le député Guy Marius Sagna monte au créneau après avoir reçu les réponses du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, à ses questions écrites. S’il reconnaît avoir obtenu des éclaircissements sur plusieurs sujets, l’élu déplore un silence persistant sur une affaire qu’il juge particulièrement grave : la nomination d’un pharmacien sanctionné pour trafic de médicaments à la tête de l’Agence de régulation pharmaceutique (ARP).
Dans une déclaration publique, le parlementaire précise que quatre questions lui tenaient à cœur : l’avancée du projet de loi antitabac, le processus de digitalisation MOOWOOR, la gestion controversée de deux structures sanitaires à Saint-Louis par un même directeur, et enfin la situation du pharmacien Ali ibn Abi Talib Diouf, frappé d’une sanction disciplinaire. Si les trois premières interrogations ont reçu des réponses détaillées, la dernière est restée lettre morte.
Selon Guy Marius Sagna, cette omission est loin d’être anodine. Il rappelle que sa question sur le pharmacien a été officiellement déposée à l’Assemblée nationale le 11 mars 2025. La réponse du ministre, datée du 18 avril mais reçue seulement le 2 mai, n’évoque aucunement ce dossier pourtant cité dans le préambule de la lettre. « Le ministre mentionne quatre questions mais ne répond qu’à trois. Il élude sciemment celle sur le pharmacien sanctionné », affirme le député, qui attend toujours des explications. L’affaire est sensible. Le pharmacien en question, aujourd’hui à la tête de l’ARP, aurait été sanctionné pour son implication dans un trafic de médicaments. Pour Guy Marius Sagna, une telle nomination jette un discrédit sur les efforts de transparence et d’éthique que le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko prétend incarner.
En revanche, les autres réponses fournies par le ministre montrent une certaine réactivité. Concernant le projet de loi antitabac, le texte a été finalisé, validé en commission technique en novembre 2023, et transmis au Secrétariat général du gouvernement pour inscription à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Le ministre reconnaît également que le cumul de fonctions à Saint-Louis — où une même personne dirige la Banque de sang et le laboratoire régional — nuit à l’efficacité organisationnelle. Il évoque des problématiques institutionnelles qui nécessitent des ajustements structurels.
Enfin, sur la digitalisation du système de santé, Ibrahima Sy précise qu’aucun contrat ne lie la Cellule de la carte sanitaire (CSSDOS) à l’équipe MOOWOOR, en réponse aux interrogations sur la gouvernance du projet. Malgré ces réponses jugées satisfaisantes sur certains points, Guy Marius Sagna insiste : « Je n’abandonnerai pas ma demande de clarification sur la nomination à l’ARP. La transparence doit être totale. » Le député invite les citoyens à lui faire part de leurs réactions et observations, en précisant : « Vos critiques et suggestions sont les bienvenues. » Il reste en attente d’une réaction du ministre sur ce dossier épineux, dont les implications pourraient raviver le débat sur la moralisation de la gouvernance publique.