Le surprenant cafouillage au sommet de l’État sur le double remplaçant au contrôle budgétaire

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Le surprenant cafouillage au sommet de l’État sur le double remplaçant au contrôle budgétaire

L’administration sénégalaise vient une nouvelle fois de livrer un cas aussi insolite qu’édifiant, digne des plus célèbres manuels de droit administratif. Deux personnalités ont été nommées, à un an d’intervalle, à la tête d’un même poste, pour remplacer un même fonctionnaire, dans deux Conseils des ministres différents, selon L’As.

Le 20 mars 2024, au terme d’une réunion du Conseil des ministres, Monsieur Léonce Nzally, administrateur civil, a été nommé Directeur du Contrôle Budgétaire, en remplacement de Monsieur Bakar Faye, présenté comme admis à faire valoir ses droits à la retraite. Cependant, contre toute attente, le 21 mai 2025, soit un an plus tard, un autre Conseil des ministres a procédé à la nomination de Monsieur Abdou Karim Sock, planificateur, au même poste, toujours en remplacement de… Bakar Faye, une fois encore mentionné comme retraité.

Ce doublon administratif, révélé par L’As dans son édition du 22 mai 2025, soulève de graves interrogations sur la coordination entre les services de l’État, ainsi que sur la rigueur dans la gestion des ressources humaines au plus haut niveau. Deux nominations officielles, pour un même remplacement, à douze mois d’intervalle : cela interpelle autant qu’il inquiète. S’agit-il d’une erreur de communication, d’un acte administratif non acté, ou d’un dysfonctionnement plus profond dans la chaîne de transmission des décisions ? L’une des deux nominations a-t-elle été annulée sans publication officielle ? L’omission d’un acte d’abrogation serait tout aussi problématique que la nomination elle-même.

Au-delà de l’anecdote, cet épisode révèle un déficit de traçabilité, une défaillance évidente dans la circulation de l’information entre les services compétents, et une opacité préoccupante dans la gestion des fonctions administratives sensibles. Alors que la modernisation de l’État est proclamée comme priorité gouvernementale, de tels cafouillages ternissent le message d’efficacité que le pouvoir cherche à incarner. Selon L’As, la faute pourrait être partagée entre le ministère des Finances, dont dépend le Contrôle Budgétaire, et celui en charge de la Fonction publique, en raison d’un manque de synchronisation dans la mise à jour des bases de données du personnel de direction.

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