Les fouilles archéologiques ont démarré à Thiaroye : le Sénégal sur la voie des réparations à réclamer à la France

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Les fouilles archéologiques ont démarré à Thiaroye : le Sénégal sur la voie des réparations à réclamer à la France

Des fouilles archéologiques ont finalement démarré à Thiaroye, près de 80 ans après les événements tragiques du 1er décembre 1944, lorsque des dizaines, voire des centaines (selon les estimations de plusieurs historiens) de tirailleurs africains ont été exécutés par l’armée française. Annoncée par le Premier ministre Ousmane Sonko le 19 février 2025, cette initiative vise à dévoiler la vérité sur ce massacre colonial, en identifiant le nombre précis de victimes et les conditions exactes de leur décès.

D’après l’actualités, des archéologues sénégalais ont déjà commencé les fouilles au cimetière militaire de Thiaroye, lieu de sépulture des victimes, ainsi que sur le site de l’ancien camp militaire de Dakar. Ces excavations symbolisent un changement majeur dans la reconquête de cette mémoire tragique. L’objectif est d’identifier une ou plusieurs fosses communes afin d’établir avec précision le nombre de tirailleurs tués le 1er décembre 1944. En effet, ces fouilles pourraient conduire à une réévaluation du nombre de victimes officiellement fixé à 35 morts mais estimé à plus de 350 par certains historiens.

Cette initiative se déploie à une étape où la question des réparations et de la responsabilité liée au passé colonial gagne en importance en Afrique. De plus en plus de pays demandent la pénalisation de l’ère impérialiste tout en réclamant des réparations.

Dans le même cadre, les réparations et Thiaroye ont fait l’objet de multiples manifestations orchestrées par des activistes de la société civile et des panafricanistes. Le 21 mars, l’ONG Urgences Panafricanistes a tenu une discussion à Dakar centrée sur le sujet des réparations destinées aux nations africaines. L’événement a attiré de nombreux patriotiques qui sont venus dénoncer les ravages causés par les pays européens durant des siècles de colonisation. Ils ont demandé le versement de réparations s’élevant à 50 000 milliards d’euros pour les injustices passées et ont plaidé pour un futur où les nations africaines pourraient se développer sans intervention extérieure.

Les orateurs ont mis l’accent sur l’importance d’un engagement collectif des peuples africains pour obtenir justice. Par ailleurs, le journaliste Mouhamed Goloko a évoqué le massacre de Thiaroye. Il a insisté sur l’importance pour la France d’admettre formellement ce délit et de verser des réparations.

Une autre conférence sur les réparations a eu lieu à Dakar le 19 avril. Les spécialistes ont débattu des réparations que la France devrait accorder aux victimes du massacre de Thiaroye. Suite au débat, une déclaration a été rédigée et signée, intitulée « Communiqué pour une Justice Historique et des Réparations Dignes : Le Cas de Thiaroye et l’Enjeu d’une Mémoire Partagée ». Le communiqué a été transmis au Ministère sénégalais de la Culture et du Patrimoine Historique.

Pape Djibril Fall, député à l’Assemblée nationale du Sénégal, a également discuté de ce sujet lors d’une récente interview qu’il a accordée à Afrique Media. Il a affirmé que la justice devait être instaurée, tout en caractérisant le massacre de Thiaroye comme un crime contre l’humanité: « Il y a une nécessité de justice face à ces massacres, qui restent une crime contre l’humanité. Je pense que ce qui s’est passé c’est indéfendable, personne ne peut accepter ce qui s’est passé. Et aujourd’hui la posture du Président de la République c’était une demande forte de la part des populations africaines aujourd’hui à la justice ».

 

A cet égard, l’initiation des fouilles au Sénégal constitue une avancée significative vers la restauration de la justice historique. Les résultats des fouilles sont attendus dans les mois à venir et ils pourraient être l’occasion cruciale pour que le Sénégal réclame à la France la responsabilité de ce crime colonial et exige des réparations.

Seydou Diakité

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