Les habits tachetés de sang, le mouton, la bagarre… le film du meurtre de l’infirmier Mamadou Samba Diallo

Plongées dans la tristesse et la consternation, les populations de la cité religieuse d’Arafat peinent à se remettre de la mort atroce de Mamadou Samba Diallo, infirmier-chef de poste de leur structure sanitaire. Résidant dans cette localité depuis plus de onze ans, il a été sauvagement tué sous les yeux de son épouse par des malfaiteurs venus s’emparer de ses moutons destinés à la vente pour la Tabaski.

Selon les informations rapportées par L’Observateur, le défunt était très estimé dans la communauté pour sa générosité et son dévouement professionnel. Mamadou Samba Diallo ne pourra malheureusement pas vendre ses moutons cette année, comme il en avait l’habitude à l’approche de la fête de l’Aïd-el-Kébir. Infirmier-chef de poste (ICP) depuis onze ans à Arafat, un village paisible situé à quelques kilomètres de la commune de Missirah Wadène, dans le département de Koungheul, il a été froidement abattu ce mardi, aux environs de 4 heures du matin, par une bande de malfaiteurs. Armés de machettes, ces derniers ont ciblé l’enclos où l’agent de santé élevait ses moutons, à proximité du poste de santé.

D’après les éléments recueillis par L’Observateur, les assaillants avaient minutieusement préparé leur coup. Ce matin-là, alors qu’il dormait aux côtés de son épouse dans son logement de fonction, Mamadou Samba Diallo a été réveillé par des bruits suspects provenant de l’enclos. Il s’est alors précipité sur place pour s’enquérir de la situation. Sur les lieux, il découvre trois de ses moutons ligotés que les voleurs tentaient de faire passer par-dessus le mur de clôture. Un 4×4 les attendait de l’autre côté, son moteur encore allumé.

Sans réfléchir, l’ICP tente d’intervenir. Une violente altercation s’ensuit entre lui et les assaillants. Armés de machettes, ces derniers n’hésitent pas à l’agresser physiquement. Malgré le déséquilibre des forces, Mamadou fait preuve d’un courage admirable. Il lutte de toutes ses forces, criant à l’aide dans l’espoir d’alerter les riverains. Malheureusement, le poste de santé étant éloigné des premières habitations, seul son épouse, une enseignante en poste à Arafat, entend ses appels à l’aide.

Toujours selon les détails fournis par L’Observateur, l’épouse, prise de panique, accourt pour porter secours à son mari. Mais elle ne peut que constater l’horreur : son époux est violemment frappé à coups de machette par les malfaiteurs. Ses cris désespérés finissent par déstabiliser les agresseurs, qui prennent la fuite en abandonnant deux des moutons et Mamadou, grièvement blessé.

Lorsque les habitants arrivent sur les lieux, il est déjà trop tard. Le corps de l’infirmier-gardien du village depuis onze ans gît inerte, baignant dans une mare de sang. Déterminés à retrouver les auteurs du crime, les villageois se lancent à leur poursuite. Ils suivent des traces jusqu’à Niakhène, un village voisin, où ils retrouvent, selon L’Observateur, un boubou entièrement déchiré et imbibé de sang, abandonné sur une piste de brousse.

Hier, Mamadou Samba Diallo a été inhumé au cimetière musulman de Kaffrine, dans une ambiance lourde de douleur et d’indignation. D’après L’Observateur, les témoignages recueillis sur place dépeignent un homme profondément attaché à sa mission de soignant, et très impliqué dans le développement communautaire du village d’Arafat.

Une enquête a été ouverte par la Brigade de gendarmerie de Koungheul pour identifier et interpeller les auteurs de ce crime odieux. Les populations, elles, espèrent que justice sera rendue rapidement pour honorer la mémoire d’un homme qui aura consacré sa vie au service des autres.