Annonce d’un dialogue inter-malien : Mésentente entre le MSA et les rebelles du CSP

Dans son discours du Nouvel An 2024, le président de transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, a annoncé la création d’un « dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation ».

L’objectif est d’assurer une « appropriation nationale du processus de paix » sans recourir à une médiation extérieure. Les détails de ce dialogue, tels que son organisation, ses participants et ses objectifs, seront précisés d’ici février.

Les réactions des groupes armés du Nord signataires de l’accord de paix de 2015 sont diverses et dépendent directement de leur position. Le MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad), allié des autorités de transition, se réjouit de cette initiative.

Selon son porte-parole, Ilyas Ag Siguidi, le dialogue inter-malien est la seule alternative pour rétablir la paix, soulignant que la gestion d’un problème inter-malien par une entité extérieure est inefficace. Il est convaincu que ce dialogue est salutaire pour sortir de la crise qui touche l’économie, la sécurité et la société au Mali.

En revanche, du côté des rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent), l’annonce de ce dialogue suscite un rejet catégorique. Pour Mohamed El Maouloud Ramadane, porte-parole des groupes rebelles, cela équivaut à rejeter l’accord de paix de 2015, déclarant sa caducité. Il souligne que cet accord, signé avec une médiation internationale, ne peut être remplacé par un processus inter-malien. Selon lui, les autorités maliennes ont déjà abandonné cet accord, et les rebelles refusent de participer à un dialogue interne, étant actuellement en guerre contre les autorités de transition.